Sans précédent depuis la crise financière de 2008 et inédites par leur rapidité et le volume monétaire engagé, les mesures d’aide financière amorcées par les États face au coronavirus et ses conséquences, font exploser la dette publique mondiale. Avec quelles perspectives ?
Impact budgétaire du Covid-19
Du point de vue de l’endettement, le risque est fort que le monde connaisse une crise après la crise.
- Depuis mi-mars, la Banque centrale européenne (BCE) multiplie les achats de dettes publiques et privées à travers son programme d’urgence contre la pandémie (PEPP), d’un montant de 750 milliards d’euros.
- Le 9 avril, un plan complémentaire de sauvetage est mis en place, pour un total de 540 milliards supplémentaires.
- La BCE a également annoncé une enveloppe de 120 milliards au titre de l’assouplissement quantitatif.
- À titre individuel, le gouvernement français a présenté un plan de 110 milliards d’euros pour ses entreprises.
Au total, plus de 1 400 milliards d’euros ont jusqu’ici été débloqués pour la zone européenne.
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De leur côté, les États-Unis de Donald Trump annonçaient il y a quelques semaines, un plan de 2 000 milliards de dollars afin destiné à appuyer leur économie.
Les déficits budgétaires vont donc s’accroître au niveau mondial et même exploser, tandis que les nations déjà endettées devront trouver une solution pour les rembourser.
Envolée de la dette publique
Les dépenses sans précédent auxquelles les États doivent faire face vont considérablement et durablement alourdir la dette globale, d’autant qu’il est également nécessaire d’emprunter pour refinancer la dette publique.
En France, elle s’élève en 2019 à 2 380,1 milliards d’euros, soit 98,1 % du PIB.
D’après les projections du Fonds Monétaire international (FMI), la dette française devrait en 2020 atteindre 115 % du Produit intérieur brut (PIB), 130 % aux États-Unis et même 250 % au Japon. Dans le même temps, la Commission européenne anticipe pour 2020, un effondrement du PIB de 7,7 % en zone euro, en conséquence de quoi, la récession attendue devrait être de 8,2 % en France.
Or, quelles possibilités s’offrent aux États ? Dépenser moins par des coupes budgétaires, engranger plus d’argent par l’augmentation des impôts ou s’endetter toujours plus pour régler la dette.
La création monétaire en est une autre avec le risque que cela comporte ; celui d’une inflation en raison d’une trop grande quantité de liquidités en circulation, d’une dépréciation de la monnaie et d’une baisse du pouvoir d’achat.
Dans un cas comme dans l’autre, la situation exceptionnelle pourrait conduire à une perte de confiance des marchés financiers dans la valeur des obligations émises par les États.
L’or, éternelle valeur réserve
Tandis que la dette mondiale explose et que le risque d’inflation augmente, une valeur parmi toutes conserve la confiance indéfectible des marchés. Il s’agit de l’or.
Ainsi, à la mi-avril le cours de l’or s’établissait à son plus haut niveau depuis 7 ans, soit un peu plus de 1 700 $ l’once. Selon Barani Krishnan, écrivain et journaliste spécialisé dans les marchés des matières premières, il se pourrait qu’elle soit en lice pour un pic à 1 800 $. La Bank of America Corp. a même relevé son objectif du prix de l’or à 18 mois, à 3 000 $ l’once.
Preuve supplémentaire s’il en fallait, que l’or était, reste et continuera d’être la valeur refuge et mondiale par excellence, notamment en temps de crise.