Le mot français « or » nous vient du latin « aurum ». Celui-ci désigne à la fois le métal précieux et les objets qu’il sert à confectionner. Cependant, si l’on en croit certains témoignages lexicographiques, l’utilisation de « aurum » serait aussi liée au caractère précieux de l’or et au soin que l’on met à le garder. Par ailleurs, du grec « ὠρεῖν » garder, viendrait notamment le mot « thesaurus », le trésor.
Le mot « or » pourrait aussi venir du nom de celui que l’on désigne comme son créateur : Aurion. C’est sans compter sur ceux qui désignent « ausum » comme son origine. Un mot qui désigne l’aube ou l’aurore, en Sabin, de l’italien ancien. « Aurum », évolution de « ausum », offre ainsi la même racine étymologique à de nombreux mots : orfèvre, aurore, ou encore, et c’est plus surprenant, daurade (orata en latin), en rapport avec la couleur dorée de ce poisson.
L’or, ses symboles et les mythes qui l’entourent trouvent leurs racines loin dans l’histoire des peuples. Au fil des siècles et des légendes, grâce à ses valeurs monétaires et spirituelles, mais aussi à ses propriétés chimiques, l’or a toujours éveillé curiosité et convoitise, de la part des leaders comme du commun des mortels.
Symboles, mythes et légendes à propos de l’or
Chaque pays, chaque culture, possède sa propre histoire et ses propres croyances par rapport à l’or. S’il est difficile, voire impossible, d’en dresser une liste exhaustive, certaines symboliques ont pourtant traversé les âges.
- Mystique et magique, l’or se rapproche par son éclat, de l’astre solaire, source de vie sur Terre. Pour bien des cultes par ailleurs, le soleil fait figure de divinité.
- Symbole d’apparat, à l’instar des plus anciennes civilisations, les Égyptiens utilisaient déjà le parement d’or pour sublimer les masques et les sarcophages de leurs plus illustres défunts.
- La richesse est peut-être le symbole le plus véhiculé par l’or. Légende du roi Midas qui transformait tout ce qu’il touchait en or, ruée vers l’or des Californiens ou or monnaie étalon devenue valeur refuge, toutes ces légendes y contribuent depuis des siècles.
- Des Étrusques aux Mayas en passant par les Vikings ou la longue suite des rois et reines du monde, l’or symbolise également le plus haut rang social. Or dentaire ou couronnes en or, dans un cas comme dans l’autre, seuls les plus puissants y ont accès.
- Biocompatible, l’or est aussi synonyme de longévité, voire d’immortalité. On le sait peu, mais de nombreuses recherches ont montré les vertus insoupçonnées du métal jaune sur la santé : stimulant immunitaire, anti-inflammatoire et antifatigue, stimulant digestif et neuronal, l’or pourrait effectivement, lutter contre le vieillissement.
La légende de Jason et la Toison d’Or
Dans la mythologie grecque, Jason est le fils d’Eson, roi d’Iolcos et de Polymède. Très tôt évincé du trône, il est élevé par le centaure Chiron. La raison ? Son oncle Pélias désirait ardemment prendre sa place en tant qu’héritier. Il a donc tout fait pour que Jason n’hérite jamais de la couronne.
Bien des années plus tard, lorsque Jason souhaite reconquérir son trône, il doit affronter de nombreuses épreuves. Notamment, son oncle lui demande de rapporter la toison d’or du bélier Chrysomallos, garante de prospérité. En compagnie des Argaunotes, il vit un des plus grands récits d’aventures de la Grèce Antique. Son but ? Se rendre au pied de l’arbre sacré, auquel est suspendue la toison d’or, gardée par un terrible dragon. Jason finira tout de même par la récupérer, grâce notamment, à la magie de la princesse Médée.
Le mythe du veau d’Or
Dans le Livre de l’Exode, tandis que les Hébreux quittent l’Égypte en direction de la Terre promise, Moïse se voit confier la mission de gravir le mont Sinaï pour recevoir les Tables de la Loi qui contiennent les 10 commandements rédigés par Dieu. Or, pendant son absence, le peuple perd patience et décide de se tourner vers une autre divinité. Pour la trouver, ils s’en remettent à Aaron, frère aîné de Moïse.
En référence au taureau Apis (manifestation du dieu Ptah de Memphis) vénéré par les Égyptiens depuis l’époque préhistorique, Aaron fait fondre l’or des Hébreux, auquel il donne la forme d’un veau. C’est ainsi que le veau d’or est à son tour, adoré par le peuple. À son retour dans le désert du mont Sinaï, Moïse est pris d’une telle rage face à la création d’une idole contraire au Deuxième Commandement (« Tu ne te feras point d’image taillée »), qu’il en brise les Tables de la Loi en les jetant sur un rocher.
L’Eldorado ou la mythique cité d’Or
Le mythe de l’Eldorado naît au XVIe siècle, alors que les explorateurs espagnols posent le pied en Amérique du Sud pour la première fois. Une légende leur est comptée. Celle d’un peuple installé dans l’actuelle Colombie. À chaque nouvelle cérémonie d’investiture, il recouvrirait son chef de poussière d’or avant de jeter pièces, bijoux et objets en or dans le lac tout proche, en guise d’offrande à la divinité installée en ses profondeurs.
Pour les Espagnols, ce nouveau souverain élu est rapidement désigné sous le nom d’« El Dorado » : le doré. Attirés par les quantités d’or trouvées sur les rives du lac, les explorateurs ont toujours espéré la présence d’une cité d’or. Cité qu’ils n’ont jamais trouvée.
Le mythe (ou la malédiction) du roi Midas
Dionysos, dieu de la vigne, du vin et de ses excès, de la folie et de la démesure, souhaite remercier le roi Midas d’avoir recueilli son ami Silène et pris grand soin de lui. Pour cela, il accepte d’exaucer son vœu le plus cher : transformer tout ce qu’il touche en or. Dès lors, partout où le roi Midas passe, l’or triomphe. Sous ses pieds ou sous ses doigts, meubles, murs, tissus et végétaux, se changent immédiatement et irrémédiablement en or pur. Aussi le rêve du roi dure-t-il jusqu’à ce qu’il s’attable. Là, fruits, légumes et viandes changent eux aussi de consistance, avant même d’atteindre sa bouche.
Conscient que son vœu est en réalité une malédiction, Midas demande à Dionysos d’inverser les choses. Ce dernier accepte, mais Midas doit d’abord remonter le fleuve Pactole jusqu’à sa source. Ainsi, il pourra transformer les grains de sable de son lit en or pur, lesquels se déverseront ensuite dans la vallée du Pactole, pour enrichir ses habitants. Alors seulement, le roi Midas sera délivré de son avidité.
De cette légende nous vient l’expression « toucher le pactole » qui signifie, gagner beaucoup d’argent.
Le nombre d’or, mythe ou réalité mathématique ?
Qui n’a jamais entendu parler du nombre d’or ? Si l’on en croit les plus grands architectes, les plus grands artistes et nombres de scientifiques à travers le monde et l’histoire, le nombre d’or, ou section dorée ou divine proportion — égal à (1+√5)/2 soit environ 1,618 — disposerait de propriétés magiques.
Reconnu comme gage d’excellence et d’harmonie depuis l’Antiquité, le nombre d’or se retrouve partout : dans les créations humaines, mais aussi et surtout, dans la nature. Fleurs de tournesols, coquillages, oreilles humaines et même structure ADN, le nombre d’or est partout. Parce qu’on le retrouve également au cœur des cathédrales gothiques ou des grandes pyramides d’Égypte, le nombre d’or ne cesse d’éveiller les curiosités, la controverse et les questions sans réponses.
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